mercredi 5 novembre 2008

Téléphone mobile : pas de 4ème opérateur ?

Bientôt un quatrième opérateur de téléphonie mobile en France ? L'hypothèse n'est pas à exclure, si l'on en croit les déclarations d'Eric Besson, secrétaire d'Etat au développement de l'économie numérique qui dévoilait le plan numérique du gouvernement, lundi 20 octobre. "Il ne s'agit ni d'imposer, ni d'exclure un quatrième opérateur", a-t-il affirmé, précisant qu'un appel à candidatures allait être lancé pour attribuer des fréquences de téléphonie mobile au premier trimestre 2009. Pourtant, malgré cette position officielle, qui laisse entendre que le jeu est ouvert, la probabilité de voir émerger un quatrième opérateur semble faible.En 2007, une tentative de faire émerger ce quatrième opérateur susceptible de créer une plus forte concurrence sur un marché de la téléphonie mobile que se partagent Orange, SFR et Bouygues, n'avait pas abouti. Un appel d'offres avait été lancé. Pour que le jeu soit équitable, le nouvel entrant devait répondre au même cahier des charges que les trois opérateurs déjà en place. C'est-à-dire verser 619 millions d'euros au gouvernement et s'engager à couvrir le territoire national.

Seule la société Iliad, maison mère du fournisseur d'accès Internet Free, avait déposé sa candidature. Mais elle demandait d'étaler le paiement des 619 millions d'euros. Une condition qui avait conduit l'Arcep, l'autorité de régulation, à rejeter sa candidature.

Pour autant, Iliad et Free n'ont pas désarmé. Ils ont continué à militer pour une quatrième licence tout en exigeant un réaménagement du cadre d'attribution. En clair, il s'agissait d'obtenir une baisse du prix de la licence.

En avril 2008, le gouvernement a demandé à l'Arcep de plancher sur de nouvelles conditions d'attribution de ces fréquences. En septembre, l'autorité de régulation a rendu ses conclusions : elle a prôné l'attribution d'une partie des fréquences à un nouvel entrant pour une durée de quinze ans, au lieu de vingt ans.

COUP DE POUCE AUX OPÉRATEURS VIRTUELS

Moins de fréquences, durée plus courte, c'était l'équation du patron d'Iliad, Xavier Niel qui tablait sur une division du prix par deux, à 300 millions d'euros. Ce schéma de l'Arcep n'a pas été retenu par le gouvernement.

Dans le futur appel à candidatures, "les critères de concurrence favoriseront en particulier des candidats nouveaux entrants ou opérateurs déjà en place qui proposeront de meilleures conditions aux opérateurs mobiles virtuels", a affirmé M. Besson.

Cela signifie que si les trois opérateurs mobiles en place veulent éviter d'affronter un quatrième concurrent, il leur faudra acquérir les fréquences mises en jeu et proposer de nouvelles règles du jeu aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO)

Ces derniers, qui ne possèdent pas de réseau, achètent des minutes de communication à Orange, SFR ou Bouygues pour les revendre à leurs clients. Mais ils ont bien du mal à se développer. Quatre ans après leur apparition sur le marché français, les MVNO n'ont capté que 5 % des clients.

Montrés du doigt pour leur manque d'entrain à faire jouer la concurrence, les trois opérateurs en place pourraient, à travers cet appel à candidatures, être contraints d'assouplir un peu leur position face aux MVNO.

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