Paris puis Lourdes : Benoît XVI arrive en France

 

En l'église Saint-Sulpice à Paris, des enfants répètent des chants pour la messe papale qui se tiendra, samedi, aux Invalides. : AFP

Ce sera son dixième voyage à l'étranger et son premier voyage en France : Benoît XVI arrive à l'occasion des 150 ans des apparitions de Lourdes.

Le pape débarque ce matin, à Orly, pour un voyage de quatre jours qui le mènera dans différents lieux de la capitale et, à partir de samedi, à Lourdes. Benoît XVI vient en France parce qu'il y a été invité, de longue date, par Mgr Jacques Perrier, évêque de Lourdes.

On célèbre cette année, dans la cité mariale, le 150^e anniversaire des apparitions de la Vierge. Un vrai jubilé qui trouvera, en quelque sorte son apothéose, avec la venue de Benoît XVI au cours d'une semaine inaugurée par la date du 8 septembre (fête de la Nativité de Notre-Dame au calendrier chrétien).

À Paris, où le pape arrive à l'invitation de l'épiscopat, les enjeux seront différents.

D'abord parce que la rencontre avec Nicolas Sarkozy, à l'Élysée, risque bien d'être l'occasion d'évoquer la « laïcité positive » chère au chef de l'État (et aussi au pape).

Ensuite parce que Benoît XVI n'hésitera sans doute pas à évoquer à nouveau « les racines chrétiennes » de l'Europe.

Enfin, le discours sur la culture, au collège des Bernardins, devant un parterre de 700 personnalités triées sur le volet, lui, permettra d'affirmer le rôle de la foi dans une société marquée, selon le pape, par le relativisme.

Par ailleurs, il sera intéressant de voir la tonalité liturgique que prendra cette visite apostolique. La réhabilitation par le pape de la messe en latin (celle d'avant le concile Vatican 2) sera-t-elle « ostensible » dans les chants de la messe et la distribution de la communion ? C'est, en tout cas, le voeu secret de traditionalistes aujourd'hui requinqués par un motu proprio (décret) de Benoît XVI qui n'a pas manqué de provoquer des remous au sein de l'Église de France.

Le pape à Paris : mise en garde contre le fanatisme fondamentaliste

Parmi les 700 invités aux Bernardins, Bertrand Delanoé, maire de Paris, et les anciens présidents Giscard d'Estaing et Chirac. : (AFP)

Le pape Benoît XVI a prononcé un important discours dans l'ancien couvent des Bernardins, récemment restauré à Paris, devant un parterre de quelque 700 représentants du monde de la culture, de la politique, des médias et de la communauté musulmane. Il a lancé une mise en garde contre "le fanatisme fondamentaliste", tout en soulignant qu'une société sans Dieu serait "une capitulation de la raison".

Le pape Benoît XVI a lancé vendredi une mise en garde contre "le fanatisme fondamentaliste", tout en soulignant qu'une société sans Dieu serait "une capitulation de la raison", lors de son discours devant le monde de la culture, à Paris.

"Si la culture européenne d'aujourd'hui comprenait désormais la liberté comme l'absence totale de liens, cela serait fatal et favoriserait inévitablement le fanatisme et l'arbitraire", a-t-il souligné. La tension qui existe entre les liens et la liberté "se présente à nouveau à notre génération comme un défi face aux deux pôles que sont, d'un côté, l'arbitraire subjectif, de l'autre le fanatisme fondamentaliste".

Le pape a par ailleurs déploré que "pour beaucoup, Dieu est vraiment devenu le grand inconnu".

"Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l'humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves", a-t-il prévenu.

Tout en mettant en garde contre une lecture littérale de la Bible, le pape a souligné "que la vision personnelle de celui qui interprète" est trop réductrice. "Cette structure particulière de la Bible est un défi toujours nouveau posé à chaque génération".

A l'issue de son discours, Benoît XVI a salué les représentants de la communauté musulmane. Avant son discours au collège des Bernardins, le Souverain pontife avait rencontré brièvement les représentants de la communauté

juive.